
Hygiène et propreté : un enjeu central pour les établissements de santé
Dans les hôpitaux et cliniques, l’hygiène et la propreté sont bien plus qu’une exigence opérationnelle : elles sont un pilier de la sécurité sanitaire et de la qualité des soins. Les infections associées aux soins représentent un risque réel pour les patients. Les attentes des autorités sanitaires, des patients et de leurs familles en matière de traçabilité, de transparence et de durabilité augmentent donc de manière significative.
Face à ces enjeux, la digitalisation se présente comme une réponse incontournable pour améliorer la traçabilité, optimiser les ressources et garantir un haut niveau de propreté. Pourtant, en Suisse, le niveau de digitalisation reste encore inégal entre les établissements.
Un état des lieux de la transformation numérique dans le secteur de l’hygiène : entre progrès et disparités
Certains hôpitaux et cliniques ont déjà adopté des solutions numériques avancées : applications mobiles pour tracer les interventions, capteurs connectés pour mesurer la fréquentation des espaces, ou encore plateformes de suivi qualité. Alors que d’autres fonctionnent encore largement avec des processus manuels ou papier, rendant la traçabilité et le reporting plus lourds.
La digitalisation progresse, mais elle est souvent fragmentée : projets pilotes isolés, initiatives locales non intégrées dans une stratégie globale. Le résultat est un secteur à plusieurs vitesses, où la maturité digitale dépend fortement des moyens, des priorités stratégiques et de la culture interne de chaque établissement.
Les besoins prioritaires identifiés par DNT Lab
À travers ses analyses et accompagnements, DNT Lab met en avant cinq axes majeurs pour les hôpitaux et cliniques suisses.
Une traçabilité numérique complète
Chaque intervention (désinfection de chambre, nettoyage de bloc, entretien des sanitaires) doit être tracée, horodatée et validée via des outils numériques. Les équipes doivent pouvoir utiliser des checklists digitales, ajouter des photos ou signatures électroniques, et générer automatiquement des preuves de conformité. Les avantages de ces méthodes : une transparence totale, un gain de temps, des audits facilités.
Un pilotage en temps réel
Les capteurs IoT permettent de mesurer la fréquentation des espaces et déclencher automatiquement les interventions nécessaires. Les tableaux de bord centralisés pour suivre l’état de propreté en direct et coordonner les équipes en conséquence. Ces outils connectés ont pour objectif de mieux utiliser les ressources disponibles, d’augmenter la réactivité des interventions pour une satisfaction patient renforcée.
L’automatisation intelligente
Pour une efficacité optimisée, la suppression des retards et une meilleure continuité des services. L’automatisation intelligente signifie par exemple la réaffectation automatique des tâches non effectuées. Mais aussi des alertes en cas de non-conformité ou d’incident. Ou bien le déclenchement automatique du nettoyage après un départ patient ou une forte affluence.
La durabilité et l’écoresponsabilité
L’écologie est un enjeu majeur qui touche tous les secteurs d’activité. Y compris celui qui nous intéresse ici. Pour y répondre, des solutions peuvent être mises en place grâce à la digitalisation. Notamment le suivi digitalisé de la consommation en produits et eau. Les donnés numériques dont disposent les structures peuvent également servir à documenter l’engagement durable des établissements. La transformation numérique est bénéfique car elle permet une réduction des coûts des matières mais elle permet aussi de se conformer aux politiques RSE et ainsi valoriser son image auprès des patients et des autorités.
La consolidation et le reporting stratégique
Une des finalités essentielles de centralisation des données liées à l’hygiène (interventions, anomalies, consommables, contrôles qualité) est une gouvernance renforcée. Que ce soit par un pilotage stratégique ou une maîtrise budgétaire. La génération automatique de rapports pour les inspections et audits externes permettent de fiabiliser des indicateurs exploitables pour orienter les décisions stratégiques de la direction.
Les freins actuels
Malgré le potentiel évident, un certain nombre d’obstacles ralentissent encore la transition numérique :
- Projets isolés sans intégration globale dans les systèmes hospitaliers.
- Manque de formation et d’accompagnement des agents de propreté dans l’utilisation des outils.
- Contraintes budgétaires, la digitalisation de l’hygiène étant parfois perçue comme secondaire par rapport aux priorités médicales.
- Résistance au changement, liée à la crainte de la surveillance ou à la surcharge ressentie.
Pour DNT Lab, la digitalisation de l’hygiène et de la propreté ne doit pas être un simple projet technique. Elle doit s’inscrire dans une vision globale et durable, reposant sur trois piliers.
- Digitalisation terrain: équiper les agents de solutions simples (applications mobiles, tablettes) et déployer des capteurs connectés pour automatiser les déclenchements.
- Pilotage centralisé: offrir aux directions qualité, hygiène et logistique des tableaux de bord dynamiques pour un suivi en temps réel.
- Culture digitale: former, accompagner et valoriser les équipes de propreté, en présentant le numérique comme un outil d’aide et de reconnaissance, non comme une contrainte.
La Suisse est dotée d’infrastructures numériques solides, mais les hôpitaux et cliniques doivent encore franchir un cap dans la digitalisation de l’hygiène et de la propreté. Aujourd’hui, le secteur progresse mais reste fragmenté, avec des établissements très avancés et d’autres encore largement analogiques. Les bénéfices sont pourtant évidents : traçabilité, efficacité, conformité, durabilité et satisfaction patient. Pour DNT Lab, il est temps de transformer des initiatives locales en une stratégie structurée, intégrée et nationale.
La digitalisation de l’hygiène et de la propreté n’est pas un luxe : c’est une garantie de sécurité pour les patients, d’efficacité pour les équipes, et de crédibilité pour les établissements de santé en Suisse.